Historiquement, l’engagement sécuritaire des États-Unis sur le continent africain est limité, et la région du Sahel ne fait pas figure d’exception. Celle-ci a toutefois gagné en importance à partir de 2002 dans le cadre du déclenchement de la guerre globale contre le terrorisme. Les États-Unis ont multiplié leurs coopérations bilatérales dans la région et, à la suite du conflit malien de 2012 et de l’intervention française à partir de 2013, la présence américaine s’est encore accrue, en particulier au Niger. Depuis 2018, la compétition stratégique internationale avec la Chine et la Russie ainsi que l’érosion de la lutte anti-terroriste incitent les États-Unis à privilégier les coopérations bilatérales comme moyen de se démarquer de leurs compétiteurs internationaux. D’autre part, l’inefficacité de la guerre contre le terrorisme au sein des États membres du G5 Sahel, la diffusion géographique des actes de violence, la dégradation sécuritaire régionale, le retrait des troupes françaises et l’actualité nationale au Mali, au Burkina Faso et au Tchad sont autant de facteurs susceptibles de remodeler la politique sécuritaire états-unienne au Sahel et de modifier les dynamiques régionales.

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Lignes de recherche : Relations transatlantiquesSahel et Afrique subsaharienne

Source photo: Spc. Zayid Ballesteros, AFRICOM Images, Diffa, Niger, 11 March 2017

Focus Paper 44

La politique sécuritaire des États-Unis au Sahel de 1990 à nos jours :
un engagement indirect, graduel et ambivalent

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