Defence-related Research Action (DEFRA)

Signature du protocole d’accord entre
le ministère de la Défense et

le Service public de programmation de la Politique scientifique fédérale

Le 13 décembre, l’Institut royal supérieur de défense (IRSD) a organisé une conférence de presse sur le campus Renaissance en présence du secrétaire d’État chargé de la Politique scientifique, M. Thomas Dermine. La ministre de la Défense, Mme Ludivine Dedonder, a participé à l’événement en ligne. Cet événement était l’occasion pour les deux ministres de signer un protocole d’accord pour une collaboration à long terme entre DEFRA et BELSPO.

« Je suis convaincue qu’avec la signature de cet accord, la Défense disposera d’un nouvel instrument efficace pour atteindre ses objectifs en matière d’innovation, de recherche scientifique et de développement technologique », a déclaré la ministre Dedonder. « Les budgets de la recherche scientifique et technologique continueront d’augmenter à l’avenir, notamment la part qui y est consacrée au programme DEFRA ».

En tant qu’organisme responsable du programme de recherche scientifique et technologie de la Défense, l’Institut royal supérieur de défense (IRSD) a lancé en mars 2021 un premier appel dans le cadre du programme DEFRA (Defence-related Research Action).

Les trois projets lauréats de cet appel DEFRA ont également été présentés à l’occasion de cette conférence de presse.

Le programme DEFRA vise à mettre en place de manière structurelle des partenariats en matière de recherche et technologie entre la Défense, le monde universitaire et l’industrie selon le modèle triple helix pour l’innovation, dans des domaines et selon des thèmes considérés comme prioritaires par la Défense.

Pour le lancement du premier appel dans le cadre du programme DEFRA, l’IRSD a collaboré avec BELSPO, l’institution fédérale belge qui dispose de l’expertise et des plateformes techniques pour l’organisation de programmes scientifiques. Cette première phase a été couronnée de succès et les deux parties ont ancré leur collaboration dans un nouveau protocole d’accord pour une collaboration structurelle à long terme. Il s’agit de l’une des pierres angulaires de la mise en œuvre de la politique de la ministre de la Défense visant à stimuler la collaboration entre la Défense, le monde universitaire et l’industrie.

Les trois projets gagnants sont issus de domaines très différents, mais apporteront chacun à leur manière une plus-value à la Défense et son personnel.

  • Projet « INSERT-BD » (Integrating NEETs in Society through Employment, Recruitment and Training in Belgian Defence)
    Pour le thème « NEET » (Not in Employment, Education or Training)
    ERM, chaire de sociologie – KU Leuven, HIVA
    « Nous nous concentrons sur un groupe de jeunes qui ont des difficultés à trouver un emploi. Ce sont des jeunes qui ne sont plus à l’école, qui ne travaillent pas et qui ne sont pas en formation. Nous souhaitons analyser comment la Défense peut contribuer à une solution à ce problème sociétal », explique M. Dessers de la KU Leuven et coordinateur du projet. « La Défense porte déjà une attention particulière à ces NEET depuis quelques temps », ajoute Mme Resteigne de l’ERM, partenaire au projet, « mais le but est de voir si ces jeunes restent à la Défense, entre autres, et d’analyser le problème au niveau de la diversité. De cette façon, la Défense pourra également limiter l’attrition au niveau de ce groupe de personnes. »
  • Projet « SALTO » (Secure Active Learning for Territorial Observations)
    Pour le thème « Space »
    ISSeP – UCLouvain-la-Neuve, PiLAB – OSCARS
    « On a toujours besoin de trouver de nouveaux projets, notamment pour aller plus loin dans le type de recherches menées », explique Eric Hallot, responsable du projet chez ISSeP.
    Olivier Dubois, responsable du projet chez OSCARS, ajoute : « L’idée est d’arriver à un résultat qui donne une valeur ajoutée aux opérations de terrain. Tous les travaux exécutés par OSCARS sont liés à l’utilisation des systèmes d’informations géographiques aidant à la prise de décisions ; c’est ce qu’on appelle la situation awareness. On l’applique déjà dans les aéroports et dans le domaine de la logistique. La Défense nous semblait être dans la continuité des projets précédents. »
    « La Défense pourra bénéficier de la production d’images de synthèse (artificielles) reprenant de nombreuses données modélisées à souhait (météo, environnement, localisation, etc.) en vue de l’entraînement et de la surveillance », conclut Eric Hallot.
  • Projet « MONA » (Miniaturised mOtion-triggered eNergy hArvester for wireless communication and battery charging)
    Pour le thème « SEHS » (Small Energy Harvesting Systems)
    ULiège, Microsys Laboratory – FN Herstal
    « On conçoit des systèmes miniaturisés, mais nous travaillons aussi sur des récupérateurs d’énergie », explique Jean-Michel Redouté de Microsys/ULiège. « Ils transforment l’énergie mécanique en énergie électrique. Le but du projet est de développer un système ayant la capacité de récupérer une plus grande quantité d’énergie et de générer cette énergie électrique dans diverses conditions. Il serait, par exemple, possible d’installer le système sous les lanières du sac à dos des militaires pour charger de petits appareils électroniques comme des téléphones portables. En 5 kilomètres avec un sac à dos de 15 kilogrammes, on pourrait déjà charger un téléphone de 10 pour cent. »
    Jean-Michel Redouté ajoute : « La deuxième application envisageable est une sorte de déclenchement à distance, comme avec une télécommande. Le MONA détecte le signal lorsqu’on appuie sur le bouton, mais il génère également sa propre énergie. Il n’y aurait donc plus de problèmes d’alimentation causés par des fils sectionnés par l’usure ou des batteries à plat. Ce système de transmission pourrait par exemple être utilisé dans des appareils enterrés dans le sol pour détecter des intrusions. » Jean-Michel Redouté aime comparer cet appareil à un couteau suisse : « C’est un instrument petit, pratique et accessible pour tout le monde, car il est facile à utiliser et ne pèse pas grand-chose. »