La notion de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial – A2AD) désigne un ensemble de capacités opérant dans de multiples domaines (aérien, terrestre, naval, spatial, cybernétique, électronique) dans le seul but d’imposer une attrition maximale sur les moyens de combat adverses dans tout le spectre de l’action stratégique. Apparue en 2003 dans le débat stratégique aux États-Unis, la notion de déni d’accès/interdiction de zone s’est rapidement hissée au sommet des priorités des chancelleries et états-majors des pays membres de l’OTAN. Sur le plan strictement conceptuel, l’A2AD innove peu puisque de tout temps les armées ont déployé des moyens pour se protéger ou pour contraindre la liberté de mouvement des adversaires. Le retour en force du déni d’accès/interdiction de zone s’explique par l’adoption de stratégies récentes et la mise en oeuvre de moyens inédits par certains acteurs (tels que la Russie et la Chine) en vue de paralyser les dispositifs expéditionnaires des forces armées occidentales. Plusieurs éléments laissent à penser que nous assistons à la fin de l’ère des projections de forces, notamment la large dispersion de certains armements tels que les missiles antinavires, les mines ou les systèmes sol-air – dont la mise en oeuvre ne relève plus du monopole des États –, ou encore l’évolution des capacités propres à l’A2AD : la mise en réseau de capteurs et d’effecteurs variés aux performances accrues tend en effet à limiter sévèrement la liberté de manoeuvre des forces armées.

Pour débattre de ce sujet, nous avons l’honneur d’accueillir deux spécialistes de la question. Monsieur Frank Bekkers, directeur du Comprehensive Security Programme au sein du The Hague Centre for Strategic Studies (HCSS) évoquera la dimension géopolitique de l’A2AD. Après lui, le Dr Alessandro Marrone, de l’Istituto Affari Internazionali (IAI), reviendra sur les implications stratégiques et opérationnelles de l’A2AD pour l’OTAN.

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Lignes de recherche : Menaces, défis et réponses stratégiques ; Capacités et technologies de défense ; Eurasie

Conférence du soir

La projection de forces militaires en danger ?
La question du déni d’accès et de l’interdiction de zone

Monsieur Frank BEKKERS
Docteur Alessandro MARRONE

Modérateur : Alain DE NEVE

Langue : anglais
Traduction simultanée en français et en néerlandais

21 novembre 2019, 17 h 00 – 18 h 30
> 16 h 30 : Accueil
> 17 h 00 : Conférence
> 18 h 30 : Réception

Campus Renaissance
Rue Hobbema, 8
1000 Bruxelles

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