Plus que tout autre organisme international, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a été ébranlée par la campagne militaire massive lancée par la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022. Violation flagrante des principes fondamentaux de l’OSCE consacrés par l’Acte final d’Helsinki de 1975, l’invasion a remis en question la viabilité d’une organisation créée pour promouvoir des accords de sécurité coopérative entre la Russie et l’Occident. La guerre a renforcé les blocages politiques au sein de l’OSCE et donné un coup d’arrêt à son rôle de médiation en Ukraine. Non seulement la guerre en Ukraine perturbe gravement les missions de l’Organisation, mais elle compromet également davantage sa capacité de prise de décision. Il ne fait aucun doute que les temps sont durs pour une organisation qui avait contribué à préserver la sécurité régionale dans l’ère de l’après-guerre froide et qui continue de contribuer à maintenir la stabilité en Moldavie, dans les Balkans occidentaux, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale.

Comme la guerre en Ukraine s’est poursuivie tout au long de l’année 2022, une grande partie de la diplomatie habituellement à l’œuvre au siège de l’OSCE à Vienne s’est retrouvée bloquée. Pourtant, malgré la pression à laquelle l’Organisation est confrontée alors que la guerre fait rage en Europe, aucun État participant n’a (jusqu’à présent) ouvertement remis en question son existence. Alors que certains observateurs ont prédit la disparition de l’OSCE, affirmant qu’elle n’est plus en mesure de garantir la sécurité en Europe, d’autres soulignent plutôt comment, malgré quelques perturbations, elle reste un forum précieux pour le dialogue entre Moscou et l’Occident, et le seul organe multilatéral en dehors de l’ONU où les questions de sécurité européenne et eurasienne pourraient, en effet, encore être traitées. Toutefois, compte tenu des tensions enflammées générées par la guerre en Ukraine, la préservation de l’Organisation nécessitera un effort résolu. Il existe des risques importants de paralysie et de désintégration, que les États ne peuvent atténuer que s’ils intensifient leurs efforts. En 2023, les États participants seront confrontés à une série de décisions qui détermineront si l’OSCE reste une plateforme multilatérale fonctionnelle capable de gérer les questions de sécurité régionale ou si elle perd sa pertinence et sa capacité. Dans ce contexte, quels sont les principaux scénarios pour l’OSCE ? Comment maintenir l’Organisation en vie et fonctionnelle, et à quelles fins ? Quel pourrait être son rôle, le cas échéant, dans la façon d’aborder la guerre et ses conséquences, et sa contribution à la relance du dialogue et à la reconstruction de la paix en Europe en temps voulu ?

Afin de débattre de ces questions de la plus haute importance pour la sécurité européenne, nous avons invité deux éminents panélistes : M. l’ambassadeur Fred TANNER, ancien conseiller principal du secrétaire général de l’OSCE à Vienne et actuellement professeur invité à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève (IHEID), et le Dr Pál DUNAY, professeur OTAN et questions de sécurité européenne au Centre européen d’études de sécurité George C. Marshall.

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Lignes de recherche : Europe ; Eurasie

© Source image : OSCE

Conférence du soir

Conséquences du conflit russo-ukrainien pour l’OSCE et pour la paix et la stabilité
en Europe

Vidéos de la conférence :
Prof. Dr Pál DUNAY
M. l’Ambassadeur (e.r.) Fred TANNER, PhD

Modérateur : Nicolas GOSSET

Langue : anglais

19 janvier 2023, 17 h 00 – 18 h 30
> 16 h 30 : Accueil
> 17 h 00 : Conférence
> 18 h 30 : Réception

Campus Renaissance
Rue Hobbema, 8
1000 Bruxelles