Soucieuse de l’appui que pourrait apporter la société américaine SpaceX à Taïwan dans l’hypothèse d’un conflit qui l’opposerait à cette dernière, la Chine a récemment fait état des recherches qu’elle conduit en matière de simulation de capacités antisatellites (ASAT) nucléaires. Le Northwest Institute of Nuclear Technology (NINT), principal organisme de recherche nucléaire militaire en Chine, a indiqué procéder à des simulations visant à étudier les effets de la détonation d’une arme thermonucléaire à une altitude proche de la ligne de Kármán sur des satellites qui appuieraient les forces taiwanaises. La nature des recherches conduites par le NINT a fait ressurgir le souvenir des essais menés par les États-Unis et l’Union soviétique durant la période la plus critique de la guerre froide. Comprenant tout à la fois la démesure des effets induits par de telles expérimentations sur l’environnement spatial et terrestre, de même que le non-sens de cette entreprise pour la défense de leurs intérêts stratégiques, Washington et Moscou décidèrent de mettre un terme définitif à la conduite de tels tests. L’annonce faite par la Chine ravive aujourd’hui le spectre d’une déstabilisation profonde des équilibres militaires qui résulterait d’une destruction incontrôlée des capacités satellitaires des principales puissances spatiales. La présente e-Note a pour objectif de rappeler les conséquences géophysiques ainsi que les enjeux d’ordre juridique et diplomatique d’un tel projet si celui-ci devait dépasser le stade de la simulation.

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Lignes de recherche : Capacités et technologies de défense ; Eurasie

e-Note 43

ASAT thermonucléaire :
une option pour la Chine ?
Conséquences géophysiques et diplomatiques

Alain DE NEVE